La montée en puissance du Japon dans le monde – au plan économique, au plan financier – restera sans conteste une des tendances les plus marquantes de la décennie 1980, les excédents nippons s’étant traduits par un accroissement considérable des sorties de capitaux que les Occidentaux n’ont point manqué de dénoncer. Cette tendance persistera-t-elle pour autant au cours des années 1990, le Japon poursuivant alors sa conquête des marchés étrangers ?
Selon Jean-Michel Dinand, rien n’est moins assuré car :
1. L’excédent de la balance des paiements pourrait fort bien se réduire du fait de la croissance des importations d’une part, d’autre part du déficit grandissant des invisibles.
2. Le taux d’épargne des ménages japonais pourrait sensiblement diminuer du fait de l’appétit de consommation des nouvelles générations et du vieillissement démographique.
3. La demande d’emprunt des entreprises et du gouvernement pourrait dépasser l’offre d’épargne intérieure…
En définitive, souligne l’auteur, » les années 1990-1995 seront probablement l’âge d’or du Japon » mais les excédents de capitaux disparaîtront très certainement entre 1995 et l’an 2000. Tokyo, tout en occupant sur le marché financier mondial une place prééminente, ne saurait, conclut J.-M. Dinand, ravir à New York son rôle de premier centre financier.
La baisse des excédents japonais dans les années 90
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 143, mai 1990