Selon le comité Emploi et travail du VIIe Plan, la diminution de la durée hebdomadaire du travail doit permettre une augmentation de l’emploi. L’analyse qui permet de conduire à ce résultat positif faillit en deux points : non seulement, certains effets de la diminution du temps de travail sur l’offre d’emploi sont négligés mais, surtout, ceux agissant sur la demande sont complètement ignorés. Concernant l’offre, en effet, la substitution du capital au travail, de même que le recours aux heures supplémentaires, n’est pas prise en compte. Concernant la demande, on n’intègre pas dans l’analyse le fait que la diminution de la durée du travail conduit, à salaire égal, à une baisse de la valeur relative du temps consacré aux loisirs et, en conséquence, à une entrée de nouveaux demandeurs d’emploi sur le marché du travail (cette proposition est démontrée théoriquement et vérifiée empiriquement ici).
L’étude dont il est rendu compte ici, intégrant ces divers effets, montre que la diminution de la durée du temps de travail entraîne une augmentation du chômage. Toutefois, elle ne recommande pas, pour autant, l’abandon d’une telle mesure mais plutôt la recherche d’un meilleur agencement des facteurs de production (capital et travail).
Emploi, durée et revalorisation du travail
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 12, sept.-oct. 1977