Dans son article » Nord-Sud : les flux migratoires, une fatalité ? » , André Postel-Vinay – après avoir souligné combien la pression migratoire Sud-Nord serait forte et nos capacités d’intégration des immigrés limitées – plaidait pour une maîtrise rigoureuse des flux d’immigrés et de réfugiés, et déplorait à cet égard que les accords de Schengen et de Maastricht aient entamé le pouvoir de l’Ètat français d’agir en conséquence, sans pour autant que soit adoptée, au niveau européen, une politique commune vis-à-vis des flux de population en provenance et l’extérieur.
Certes, répond Robert Toulemon, il convient de mieux maîtriser les flux migratoires, mais plutôt que de remettre en cause les accords et de plaider pour un » retour en arrière vers des compétences nationales désormais inadaptées et impuissantes » au risque d’un » nationalisme d’exclusion et de haine « , il est plus important – prenant acte de ses insuffisances actuelles – de militer pour une véritable union européenne capable alors de définir une politique commune en matière d’immigration comme de sécurité.
Il peut être étonnant que le fervent européen qu’est R. Toulemon ne réagisse pas ainsi aux critiques d’A. Postel-Vinay d’un abandon de pouvoir au profit des institutions européennes. Il ne reste pas moins vrai que l’absence d’harmonisation des politiques européennes vis-à-vis de l’immigration constitue un véritable problème alors que l’on entend instaurer la liberté de circulation des personnes au sein de l’espace communautaire.
L'Europe face au défi migratoire. À propos de l'article d'A. Postel-Vinay sur la maîtrise des flux migratoires
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 172, jan. 1993