Après avoir rappelé trois scénarios esquissés à peine un mois après l’attentat du 11 septembre 2001, un premier scénario non événementiel, un deuxième scénario réclamant de la part des États-Unis un effort de gouvernance mondiale et un troisième scénario de rupture et de détérioration de la conjoncture économique, Jacques Lesourne poursuit sa réflexion sur les conséquences prévisibles de ces actes terroristes.
En effet, cinq mois après l’événement, l’auteur part de quelques constatations (le renversement du régime taliban, la résistance du régime pakistanais, une économie mondiale modestement affectée, l’affirmation d’un leadership américain) pour redéfinir la nouvelle donne géopolitique mondiale. Il prend en compte un certain nombre de pays, soit une bonne douzaine d’acteurs, de natures et de statuts fort différents, et met en lumière leurs forces, leurs faiblesses, leurs intérêts économiques et leurs positions stratégiques.
Après avoir ainsi montré les enjeux économiques et politiques qui les animent, Jacques Lesourne esquisse deux types de scénarios :
– un premier scénario où l’impact des événements du 11 septembre reste faible, » infléchi et précisé par l’effacement de l’Europe, le rapprochement américano-russe, une politique américaine très pragmatique à l’égard du Pakistan, de l’Arabie Saoudite, de l’Iran et du conflit israélo-palestinien « , et globalement une économie mondiale peu affectée ;
– un second scénario faisant la part belle aux crises politiques (Cachemire, Pakistan, Arabie Saoudite, Palestine, Afghanistan), aux tensions, avec, entre autres, des ruptures en approvisionnement pétrolier pour l’Europe et le Japon, tout ceci entraînant des interventions militaires et éventuellement, à plus long terme, des chocs de civilisations.
Peu après l’événement, on a souvent lu que l’attaque subie par les États-Unis marquait la fin d’une époque. Les scénarios décrits ci-dessus montrent que la réalité pourrait être quelque peu différente.
L'après-11 septembre. Retour à la prospective
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 272, fév. 2002