Gérard Blanc analyse ici un rapport réalisé, à la demande de l’association Greenpeace, par Alexander Arnall, de l’Imperial College de l’université de Londres, sur les nanotechnologies, l’intelligence artificielle et la robotique. Spécialiste reconnu de ces questions, A. Arnall y dresse notamment un état des lieux des nanotechnologies et des applications auxquelles elles pourraient donner lieu à moyen ou long terme, ainsi qu’un bilan de leurs impacts possibles sur la santé et l’environnement.
Après avoir présenté les enjeux à la fois techniques et financiers relatifs aux nanotechnologies, dans les pays industrialisés, Gérard Blanc en expose les développements possibles. Il souligne ainsi qu’à court terme, les nanotechnologies devraient rester cantonnées au secteur de la recherche, cependant qu’à plus long terme (pas avant 5-10 ans), davantage d’applications concrètes pourraient en découler : dans l’agroalimentaire, l’électronique, le domaine médical, le secteur énergétique, etc. Mais, selon le document, la plupart des applications des nanotechnologies trouveront place, en premier lieu, dans la sphère militaire.
Comme l’indique Gérard Blanc, le principal intérêt de ce rapport tient en son indépendance par rapport aux intérêts industriels, ce qui permet à Alexander Arnall de pointer un certain nombre de risques mal mesurés concernant l’impact potentiel de diverses applications sur la santé humaine ou l’environnement. L’important, pour la communauté scientifique, est donc d’appréhender ces risques dès aujourd’hui, pour pouvoir décider en amont des applications à développer en priorité sans mettre en danger l’avenir de nos descendants.
Sur les nanotechnologies. À propos du livre d'Alexander Arnall "Future Technologies, Today's Choices"
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 293, jan. 2004