Responsable de la veille et de la recherche à la Direction de la prospective de la communauté urbaine de Lyon, Jean-Loup Molin présente ici la manière dont se pratique la prospective au « Grand Lyon ». Après un bref rappel historique montrant l’évolution des structures et de la pratique de la prospective dans le Grand Lyon, il souligne le rôle essentiel des activités de veille et d’analyse sociétale, en amont, puis de la dimension participative, dans l’élaboration des projets urbains d’avenir, afin de maintenir le lien entre la prospective et les bénéficiaires potentiels de ses préconisations. Partant de ces multiples apports de la prospective aux institutions du Grand Lyon et aux usagers de ce territoire, Jean-Loup Molin élargit son analyse aux apports de la prospective à l’action publique au sens large. Conscient des tensions émanant des changements à l’œuvre aujourd’hui, il formule cinq grandes propositions visant à faire face aux défis susceptibles de se poser à la prospective et à promouvoir un positionnement très ouvert en la matière : défendre les conditions d’une pensée profonde ; assumer une démarche non séquentielle et enrichir les modes de faire de la prospective ; réussir la connexion avec l’opérationnel ; réinvestir la sphère des valeurs ; replacer le management de l’action publique au cœur de la prospective. Autant d’idées visant à conserver de la profondeur d’analyse dans un monde marqué par une accélération des changements et une complexité croissante.
Prospective et action publique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 386, juin 2012