Mise en place en 1993 par le traité de Maastricht, la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne peine à trouver sa place, a fortiori dans une Union qui compte désormais 28 États membres dont les préoccupations vis-à-vis de l’extérieur sont loin de converger. Pourtant, les occasions de la mettre en œuvre et d’en faire un instrument de renforcement du pouvoir européen sur la scène internationale ne manquent pas depuis quelques années (mouvement de révolte ukrainien, printemps arabes, conflits malien et centrafricain…).
Mais comme le montre ici Jean-François Drevet à la lumière de quatre événements récents (la révélation des écoutes américaines, les interventions françaises en Afrique, la rivalité avec la Russie en Ukraine et l’accord nucléaire avec l’Iran), les marges d’action de cette politique sont pour le moins restreintes. L’« Europe puissance » a donc peu de chances de se concrétiser dans un avenir proche ; néanmoins, des voies médianes qui éloigneraient l’Union de la passivité diplomatique qui la caractérise trop souvent, et produiraient des résultats non négligeables sur le plan international, pourraient se développer – ceci en dépit des blocages internes entretenus pour l’essentiel par les Britanniques.