Ce numéro de mai-juin de Futuribles sort quelques semaines avant les élections européennes qui conduiront au renouvellement du Parlement de l’Union et à l’arrivée de nouveaux représentants des citoyens européens censés siéger jusqu’en 2024. Ces élections se préparent dans un contexte particulier : tergiversations autour des modalités du Brexit, montée des populismes, pressions migratoires, contexte international tendu… Et comme les précédentes, elles risquent de servir de prétexte au règlement de querelles nationales plutôt qu’à la discussion des enjeux politiques communs aux Européens.
C’est bien dommage car, comme le souligne Jean-François Drevet dans cette 100e tribune européenne, ces enjeux sont bien réels et il reste des raisons de croire en l’Europe. C’est le cas sur le plan institutionnel où malgré certains blocages, l’Union témoigne d’une résistance juridique inattendue à l’épreuve du Brexit ; c’est aussi le cas en matière de souveraineté où certaines politiques (par exemple fiscales) ont montré leurs limites lorsqu’elles se cantonnent à l’échelle nationale. Reste enfin la politique étrangère où les écueils sont plus nombreux et le déficit de vision stratégique et d’unité d’action, encore trop criant. Mais sous réserve d’un réel effort pédagogique des partis proeuropéens, montrant aux citoyens ce qui fait la force (actuelle et potentielle) de l’Union, ceux-ci pourraient entrevoir la possibilité de régler un certain nombre de leurs problèmes par un changement d’échelle du pouvoir politique.