La mondialisation est sans doute l’un des phénomènes les plus souvent cités dans les analyses de tous ordres, tout en étant un des plus mal compris. Quand l’un des meilleurs spécialistes du sujet, à qui l’on doit la définition la plus pertinente du phénomène – « processus historique d’extension du capitalisme à l’ensemble de la planète », dans Géographie de la mondialisation [1] – s’attaque au délicat exercice de l’atlas pédagogique, les attentes sont grandes.
Disons-le tout de suite, l’ouvrage de Laurent Carroué est excellent. En un peu moins d’une centaine de pages, il balaye, grâce à un matériel cartographique pertinent et varié, une grande diversité de problématiques majeures consubstantielles à la mondialisation. En ouverture, il déconstruit les mythes éculés de certaines écoles internationalistes qui voudraient voir dans la mondialisation une uniformisation des territoires, des cultures et des pratiques. Comme l’auteur le rappelle, y compr...