La guerre civile en Syrie, qui a poussé à l’émigration un grand nombre d’habitants du pays, et les multiples crises qui essaiment en Afrique et au Moyen-Orient, sont venues renforcer les débats relatifs aux politiques migratoires européennes et à la position à adopter, à l’échelle de l’Union comme à celle des différents États membres, à l’égard de cet afflux de migrants. Il s’agit, pour les Européens, de trouver des réponses leur permettant de concilier les valeurs humanitaires qui sont historiquement les leurs, et les limites inhérentes à leurs capacités d’accueil et d’intégration de ces populations. Jean-François Drevet montre ici combien l’exercice est difficile, à la fois pour l’Union (par exemple dans sa relation avec la Turquie), vis-à-vis des opinions publiques (de moins en moins ouvertes à l’accueil de ces migrants) et sur le plan politique (en particulier s’agissant de l’intégration des communautés de religion musulmane). Cette tribune, rédigée avant que ne surviennent les attentats de Paris et les débats qui les ont suivis quant aux mesures à prendre à l’égard de personnes d’origine étrangère qui se seraient radicalisées, garde toute sa pertinence sur ces questions migratoires, sans qu’on puisse opposer à son auteur d’écrire sous l’emprise de cette tragique actualité.
Droit d’asile et immigration en Europe
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 410, jan.-fev. 2016