L’article de Jacques Lesourne est composé de trois parties. Dans la première, il souligne que les attentats de septembre 2001 et leurs conséquences ne font, hélas, que confirmer les réflexions prospectives des années précédentes. » Le 11 septembre n’a pas été l’impensable « , écrit-il, avant de rappeler que le terrorisme existe depuis des siècles, n’est pas le fait exclusif de l’intégrisme islamiste et qu’il est sans doute vain de prétendre l’éradiquer…
Il rappelle aussi que les États-Unis étant devenus la seule grande puissance mondiale, ils constituent le bouc émissaire naturel. Et que, comme il l’a souvent souligné, la région arabo-turco-persane est celle de tous les dangers, des dangers que ne perçoivent pas suffisamment des démocraties qui ont privilégié la liberté au détriment de leur sécurité.
Dans la deuxième partie, l’auteur s’interroge sur les tendances qui pourraient se développer à l’issue de l’agression du 11 septembre. Sans doute, affirme-t-il, les pays occidentaux devront-ils revoir leur politique de sécurité et procéder à une réévaluation de leur système de défense. Mais il envisage également une recomposition des alliances, notamment entre les six grandes unités que constituent les États-Unis, l’Union européenne, la Russie, le Japon, la Chine et l’Inde. Enfin, il souligne que cet événement risque d’accentuer la récession de l’économie mondiale qui était déjà engagée et d’inciter les gouvernements à adopter des politiques coordonnées de régulation.
Quoique l’exercice soit périlleux, Jacques Lesourne esquisse enfin trois scénarios d’évolution qu’il construit en soulignant les variables qu’il estime essentielles, à savoir : la nature de la riposte américaine et son issue, l’évolution des opinions publiques dans les pays occidentaux, le degré d’acceptation par les États-Unis d’un multilatéralisme accru et le degré d’avancement de la construction européenne.
Entre les 32 scénarios théoriques possibles, il en décrit trois comportant évidemment différentes variantes : celui dit de » l’événement mineur « , celui de » l’amélioration de la gouvernance mondiale » et celui, au contraire, du » désordre généralisé « .
Essai de prospective mondiale après le 11 septembre 2001
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 269, nov. 2001