Qu’est ce que la prospective ?
La prospective concerne-t-elle uniquement le long terme ?

La prospective articule une réflexion sur le temps long et l’action dans le présent ou le futur proche.

Pour nourrir des décisions aux conséquences durables, le champ temporel d’exploration de la prospective peut être très lointain. Les enjeux environnementaux imposent par exemple des échelles de réflexion en phase avec les cycles de vie des écosystèmes.

L’horizon temporel pertinent dépend du rythme d’évolution du domaine concerné.

Les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) travaillent sur des scénarios climatiques à l’horizon 2100 ; les constructeurs automobiles réfléchissent à l’avenir de la mobilité sur des horizons de 10-15 ans ; et de nombreux acteurs économiques cherchent à se projeter sur des horizons de deux ou trois ans pour identifier des nouveaux marchés.

Dans des situations de crise où les incertitudes à court terme sont importantes, la démarche prospective est utilisée pour organiser les réflexions sur des futurs qui peuvent être à relativement court terme. Ainsi, dans le cas de la crise sanitaire de la Covid-19, Futuribles a développé des scénarios à 18 mois, régulièrement réévalués et retravaillés. Lors du déclenchement de la guerre en Ukraine, ce sont des analyses prospectives à l’horizon de trois ans qui ont été construites. Ces travaux éclairent les décisions que doivent prendre les acteurs dans une situation d’incertitudes multiples et interconnectées.

Dans tous les cas, la réflexion prospective ne consiste jamais à imaginer des avenirs lointains sans penser les trajectoires d’évolution. Il s’agit donc de travailler sur l’articulation des temps, de penser les relations entre des phénomènes à forte inertie et d’autres qui évoluent de façon beaucoup plus rapide.