Dans cet article, Michèle Tribalat s’intéresse aux conséquences des migrations sur les relations interculturelles dans les pays d’immigration européens. Comme elle le souligne, » l’immigration a apporté, dans la plupart des sociétés européennes, une hétérogénéité ethnoculturelle et religieuse croissante, qui suscite aujourd’hui doutes et interrogations sur l’identité et la cohésion nationales « . Or, cette diversité est appelée à se renforcer, en raison tout d’abord de la dépendance démographique croissante des pays d’accueil (liée au vieillissement de leur population), mais aussi pour des motifs plus politiques (flux difficiles à maîtriser dans un contexte d’accueil pour raisons humanitaires : droit d’asile, vie familiale…).
Michèle Tribalat présente ensuite les difficultés que posent les concentrations de populations d’origine étrangère dans les pays d’immigration traditionnels (France, Royaume-Uni, Pays-Bas, par exemple) ? en particulier une certaine forme de ségrégation qui se renforce au fil du temps et les impacts qui peuvent en découler s’agissant de la perception des minorités par les populations autochtones comme des demandes particulières des communautés d’origine étrangère. L’auteur montre enfin de quelle manière les États européens répondent ou tentent de répondre à cette pluralité culturelle : dans un contexte d’affaiblissement croissant du sentiment national, l’affirmation de politiques véritables (autres que celles consistant à gérer les migrations selon l’angle strictement démographique) est de moins en moins aisée, mais néanmoins indispensable pour éviter une dualisation accrue des sociétés.
Hétérogénéité ethnoculturelle et cohésion sociale
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 332, juil.-août 2007