Pierre Bonnaure dénonce ici le hiatus entre le discours officiel des dirigeants européens et la réalité de leur politique en matière de recherche. D’un côté, souligne-t-il, ils affirment leur volonté de porter l’effort de recherche à 3 % du produit intérieur brut d’ici 2010, et de faire de l’Union européenne » l’économie de la connaissance la plus dynamique et la plus compétitive du monde « . De l’autre, ils s’avèrent incapables de dégager les financements qui seraient indispensables et de définir une réelle stratégie…
L’auteur dénonce cette contradiction et montre qu’en dépit des objectifs affichés, les États de l’Union – à l’exception remarquable des pays scandinaves -, a fortiori l’Union européenne elle-même, n’arrivent pas à enrayer leur déclin. Il s’efforce d’en montrer les raisons en relatant notamment les heurs et malheurs de la recherche française ainsi que ceux des programmes communautaires.
Au-delà de l’insuffisance des financements publics et des conséquences néfastes qui peuvent en résulter, Pierre Bonnaure critique l’absence de priorités clairement définies (ou la définition de priorités mal choisies). Il montre que ces dysfonctionnements ont maintes fois été mis en évidence sans qu’aucune politique à la hauteur des enjeux ne soit pour autant adoptée. Il souligne en définitive l’urgence d’une relance de l’effort de recherche-développement (et, au passage, d’une refonte de son organisation actuelle) en soulignant la nécessité de se recentrer sur les domaines pour lesquels les Européens disposent d’atouts particuliers.
Heurs et malheurs de la recherche
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 292, déc. 2003