Depuis quelques années, les marchés agricoles sont soumis à de larges fluctuations, avec pour conséquence, entre autres, une grande volatilité des prix des denrées agricoles, dont le point d’orgue le plus récent fut la forte flambée des prix de 2008. De fait, la terre (et son exploitation) tend à reprendre une bonne place au rang des valeurs refuges, et de plus en plus d’investisseurs étrangers, publics et privés, prennent position dans le secteur agricole des pays en développement. Quelle est l’ampleur et quels sont les enjeux de ces cessions d’actifs agricoles ?
Dominique Auverlot et Blandine Barreau, qui ont coordonné un rapport récent sur cette question, présentent ici la réalité de cette course aux terres agricoles et la nature des principaux investissements qui la caractérisent. Sans nier les risques inhérents à cette implantation d’investisseurs étrangers dans des pays en développement – qui, pour beaucoup, auraient bien besoin de leur production agricole pour nourrir leur population -, ils montrent en quoi celle-ci peut aussi offrir des opportunités et jouer un rôle important dans la sécurité alimentaire mondiale. Enfin, ils formulent une série de recommandations, principalement destinées à la France et à l’Union européenne, pour faire en sorte que ces investissements agricoles soient effectivement « responsables » et aillent dans le sens d’un véritable respect à la fois de l’environnement et des droits des populations locales (économiques, sociaux, fonciers…), et que cette orientation s’inscrive aussi dans les différentes règles internationales en cours d’élaboration dans ce domaine.
