Si le rapprochement des États européens s’est fait, après la Seconde Guerre mondiale, dans le souci d’éviter tout nouveau conflit et de faire émerger un espace de paix sur le Vieux Continent, les questions de défense ont aussi constitué le maillon faible de la construction européenne. Ce fut le cas dès le départ avec le rejet par la France, au début des années 1950, de la Communauté européenne de défense, qui a conduit les promoteurs du projet communautaire à privilégier l’option d’une construction européenne nettement plus progressive.
Dans le contexte de guerre froide et grâce à la protection de l’Alliance atlantique, l’idée d’une défense commune à l’Union européenne a peu progressé, mais dans le contexte d’une Union élargie dont le territoire s’étend et touche désormais des zones conflictuelles (Géorgie, Balkans, etc.), face à une Russie aux intentions potentiellement belliqueuses et à des États-Unis un peu affaiblis par leurs choix récents de politique étrangère, la donne est différente. Jean-François Drevet montre ici en quoi la capacité de défense européenne est aujourd’hui problématique ; il présente l’émergence, depuis 1998, de l' » Europe de la défense » et le long chemin qui reste à parcourir pour doter l’Union d’une véritable politique commune de défense et d’outils opérationnels qui la rendent crédible.
La défense européenne face aux nouvelles menaces
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 348, jan. 2009