Si l’Europe s’enfonce dans la crise et progressivement voit apparaître en son sein l’émergence d’un quart monde, par contre les pays du nord semblent obstinément aveugles au drame qui se déroule dans le tiers-monde.
À l’évidence les stratégies internationales de développement, solennellement adoptées dans le cadre des Nations-Unies, ont conduit à un échec dans la mesure où elles ont finalement tenté de transposer au Sud la dynamique technico-économico industrielle qui avait permis l’essor du modèle américain. L’idée d’un modèle universel de développement est donc aujourd’hui sérieusement remis en cause, ainsi d’ailleurs que l’établissement d’un ordre international qui serait dominé par les intérêts du Nord et ferait abstraction de la diversité des différents pays.
La déclaration de Monrovia, marque à cet égard un tournant. Les Africains proclamant la nécessité de satisfaire d’abord les besoins vitaux de leurs populations, plutôt que de s’engager dans des stratégies de développement axées vers l’exportation et les échanges internationaux.
Edem Kodjo, ancien Secrétaire général de l’OUA, fut incontestablement un des inspirateurs de cette nouvelle pensée au profit du développement endogène et auto-centré par lequel les pays africains devraient avant tout s’engager à satisfaire les besoins propres de leurs populations.
Six ans après la déclaration de Monrovia, et au moment même où l’Europe s’efforce de dégager des voies nouvelles de coopération, Edem Kodjo fait le point sur les stratégies que pourrait adopter l’Afrique en matière agricole, industrielle et tertiaire.