En dépit de la disparition dommageable, en avril 2000, de l’Observatoire géopolitique des drogues (OGD), ses chercheurs et correspondants poursuivent leur travail considérable et précieux (notamment à travers l’Association géopolitique des drogues et l’Observatoire géopolitique de la criminalité internationale). Alain Labrousse, ancien directeur de l’OGD, en atteste par cet article qui fait un point synthétique sur les tendances récentes en matière de production de drogues, d’usage des revenus tirés de la drogue, de collusion entre trafics et conflits locaux, ainsi que de lutte contre les organisations trafiquantes et les pays producteurs. Malgré les grandes offensives antidrogue récentes, il constate que les objectifs ambitieux des organisations onusiennes sont encore loin d’être atteints.
C’est la troisième fois que l’auteur écrit sur ce thème dans les colonnes de Futuribles. Il y a presque 10 ans, il constatait déjà que » faire preuve de volonté politique c’est, lorsque les exigences de la guerre à la drogue entrent en contradiction avec les intérêts économiques, politiques, géostratégiques, la capacité à faire prévaloir les premières. Or c’est presque toujours et partout le contraire qui se produit. » Aujourd’hui encore, son article confirme la fragilité des politiques de lutte contre la drogue et insiste sur l’écueil constant de leur instrumentalisation – au point que, parfois, » le prétexte de la lutte contre la drogue est utilisé dans le cas de pays qui ne sont en rien impliqués dans le trafic ou même qui font des efforts méritoires pour le combattre « .
La géopolitique des drogues en 2003
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 289, sept. 2003