La nouvelle » La journée d’un journaliste américain en 2890 » est parue en anglais, en février 1889, sous le titre In the Year 2889, dans la revue américaine The Forum (vol. VI, n° 6). Elle semble issue d’une commande du directeur de cette revue, Lorettus Sutton Metcalf. Elle est souvent attribuée au fils de Jules Verne, Michel, qui la publia en 1910 dans le recueil Hier et demain, avec des illustrations de Georges Roux (ici reproduites). Cependant, selon Gaston Compère, certaines des adaptations du texte sont bien de Jules Verne, qui en fit lecture à l’académie d’Amiens le 18 janvier 1891.
La nouvelle paraît fortement influencée par Le Vingtième Siècle d’Albert Robida, paru en 1882. Jules Verne préfère cependant les termes » téléphote » ou » phono-téléphote » à celui de » téléphonoscope » utilisé par Robida. Le mot » téléphote » avait été popularisé en France dès 1882 par le comte Théodore du Moncel (1821-1884), autorité en matière d’électricité et de télécommunications, dans son article » Le téléphote » – in Le Microphone, le radiophone et le phonographe. Paris : Librairie Hachette (Bibliothèque des merveilles), 1882, pp. 289-319. On retrouvera une brève évocation du téléphote par Jules Verne dans son roman Le Château des Carpathes (1892).
Outre cette » annonce » de la vidéo-conférence, on trouve dans cette nouvelle des anticipations fort pertinentes sur le pouvoir des médias, les transports modernes, les voyages dans l’espace, l’augmentation de l’espérance de vie et, même, la nécessité d’une politique de l’enfant unique en Chine !
La journée d'un journaliste américain en 2890
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 310, juil.-août 2005