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La mixité sociale dans les établissements scolaires en France

L’absence (ou la faiblesse) de la mixité sociale dans les écoles et les établissements scolaires suscite spontanément de la réprobation, voire de l’indignation. L’enjeu est de taille, la scolarité et les diplômes déterminant fortement (et particulièrement en France) le destin de chacun. Pourtant, œuvrer pour la mixité sociale ne semble pas faire l’unanimité ni entraîner de réelle volonté politique et citoyenne pour la rendre effective. Futuribles a interviewé Aziz Jellab sur cet enjeu, aussi important que rarement traité frontalement par les politiques publiques.

Quelle est la situation en France en matière de mixité sociale ?

A.J. : La mixité sociale désigne les caractéristiques socioéconomiques des élèves scolarisés, la part respective des différentes catégories sociales dans les établissements scolaires. Elle renvoie aussi bien à des professions et catégories sociales qu’à l’origine « ethnoculturelle » des élèves.

La forte corrélation entre l’origine sociale et la réussite scolaire conduit à une polarisation entre établissements [1] : ainsi, théoriquement et en l’absence de ségrégation, chaque collégien devrait compter 22 % de camarades provenant de catégorie sociale favorisée ; mais dans les faits, les élèves issus de catégorie socioprofessionnelle supérieure (CSP+) comptent 34 % de camarades provenant du même milieu social. Ceux qui proviennent de milieu moins favorisé ne comptent que 18 % de camarades issus de CSP+. Les disparités sont plus fortes dans les zones urbaines, où les établissements recrutent sur un territoire réduit [2].

D’autan...

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