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La politique étrangère de la Turquie et l’Europe

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 380, déc. 2011

Dans le contexte actuel des « printemps arabes » et de la victoire du parti islamiste Ennahda lors des élections tenues fin octobre 2011 en Tunisie, la situation de la Turquie suscite de plus en plus d’intérêt. Comme on l’a vu le mois dernier dans ces colonnes, ce pays frontière entre Orient et Occident, laïque et démocratique, dirigé par un gouvernement islamique plébiscité depuis près de 10 ans, est en train de recouvrer son indépendance diplomatique, et de prendre une envergure régionale et internationale inédite. Cela signifie-t-il que la Turquie est en passe de tourner le dos à l’Europe pour regarder vers l’Orient ? Rien n’est moins sûr, mais il est évident, comme le montre ici Jean-François Drevet, que la nouvelle politique étrangère d’Ankara a et aura des conséquences importantes sur les relations entre la Turquie et l’Union européenne, sinon sur ses perspectives d’adhésion à l’Union.
Outre les difficultés posées de longue date par le problème chypriote, la volonté turque de donner une dimension religieuse (en l’occurrence islamique) à sa politique étrangère pourrait constituer un nouvel écueil sur la route vers l’adhésion, de même que les difficultés d’Ankara à parvenir à « zéro problème » dans ses relations de voisinage (en particulier avec Israël, la Grèce ou l’Arménie). Et si la Turquie peut apparaître comme un partenaire régional important aux yeux des Européens, il ne faudrait pas – pour autant que ce pays reste intéressé par une adhésion à l’Union – tomber dans une politique de complaisance semblable à celle longtemps pratiquée par les États-Unis à son égard.

#Politique étrangère #Turquie #Union européenne
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