Berceau des civilisations, la région méditerranéenne a toujours fasciné et joué un rôle majeur en Europe, en matière tant commerciale que culturelle et géopolitique. De plus, les pays des rives sud et est de la Méditerranée connaissent aujourd’hui de profonds bouleversements sociaux et politiques, susceptibles d’affecter la rive nord et rendant leur avenir pour le moins incertain. Dans un tel contexte, il devient indispensable de disposer d’analyses prospectives solides sur cette région.
Bien avant que ne commencent les révolutions arabes du printemps 2011, la Commission européenne avait lancé une vaste réflexion prospective sur la région méditerranéenne à l’horizon 2030, EuroMed-2030, animée par un groupe de 20 experts internationaux qui a remis ses conclusions en décembre 2010. Domenico Rossetti di Valdalbero, Perla Srour-Gandon et Spela Majcen en présentent ici les principaux enseignements. Après un rappel des tendances lourdes dans cette région (en termes à la fois démographiques, économiques, culturels, scientifiques, agricoles, énergétiques…), les auteurs soulignent les tensions et incertitudes majeures susceptibles d’influencer l’avenir de la zone méditerranéenne (inégalités socio-économiques, aspirations démocratiques et réformatrices, tensions entre États hostiles, visions divergentes de la coopération euro-méditerranéenne…). Partant de là, ils présentent les quatre scénarios de transition identifiés par EuroMed-2030 – « Gérer les conflits », « S’engager ensemble dans des projets « gagnant-gagnant » », « Intégration économique plus approfondie » et « Vers une communauté EuroMed » – ainsi que diverses initiatives phares et recommandations plus concrètes susceptibles de les accompagner.
La région méditerranéenne à l’horizon 2030. Défis et enseignements de la prospective EuroMed-2030
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 378, oct. 2011