Revue

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La smart city, rupture ou adaptation ?

Après plus de 20 ans d’existence, la smart city paraît désormais un concept banal tant les projets sous ce label sont nombreux et divers ; pas un programme d’ampleur dans le domaine de la ville qui ne se réclame du numérique pour rendre la cité plus efficace, plus sobre, plus proche de ses citoyens et même plus attractive voire compétitive. Ces programmes recouvrent toutefois des réalités bien différentes, liées à la vision et aux moyens des municipalités ; ils intéressent à la fois des transformations globales de la ville, la construction de quartiers innovants et le plus souvent des réalisations sectorielles.

Il faut dire qu’en matière d’approche globale, la smart city est loin des promesses initiales. Masdar et Songdo ne dépassent pas le stade de réalisations expérimentales et restent des projets désincarnés, sans doute en raison des approches techno-centrées de leurs concepteurs, loin des priorités des habitants à venir. Singapour, ville-État insulaire aux problématiques uniques et soumise à un régime politique autoritaire, est trop spécifique pour devenir un modèle. Aussi est-il intéressant de regarder deux projets récents, Quayside à Toronto et OnDijon, qui illustrent deux approches à la fois emblématiques des évolutions récentes et représentatives de visions diamétralement opposées de la ville intelligente.

L’approche de Toronto

En octobre 2018, à Toronto, les autorités gouvernementales et locales ont lancé avec Sidewalk Labs (Google) la construction de Quayside, un nouveau quartier « à partir d’Internet ». C’est un schéma qui fait des données et de leur système d’exploitation le socle sur lequel la cité est pensée, et qui positionne...

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