En novembre 2014, la visite d’État du président Xi Jinping aux îles Fidji, première historique pour un président chinois, s’achevait sur l’annonce de l’établissement d’un partenariat stratégique entre la république populaire de Chine (RPC) et huit microÉtats insulaires océaniens – îles Cook, États fédérés de Micronésie, république des Fidji, Niue, État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), État indépendant des Samoa, royaume de Tonga et république de Vanuatu. Depuis une dizaine d’années, la Chine ne cesse d’intensifier sa présence dans le Pacifique Sud.
La volonté de Pékin d’accroître l’isolement diplomatique de Taiwan a constitué un motif essentiel de son engagement dans la région. Les microÉtats insulaires océaniens constituent une part importante du petit contingent des pays ayant choisi d’entretenir des relations diplomatiques formelles avec Taiwan [1]. Pékin et Taipei, à travers « une diplomatie du chéquier », se sont efforcés, dans une surenchère permanente, d’accroître le nombre de leurs affidés [2].
Le Pacifique Sud représente par ailleurs pour la Chine un enjeu en termes de ressources naturelles (bois et minerais) et d’approvisionnement énergétique (hydrocarbures de PNG) et alimentaire (ressources halieutiques). Sur le plan stratégique, l’engagement chinois dans la région témoigne des ambitions de Pékin, servies par la montée en pu...