La proportion de seniors augmente dans le paysage démographique latino-américain. Elle est appelée à dépasser celle des moins de 15 ans d’ici 2036. Inévitablement, les États du continent devront améliorer des systèmes de pension très inégaux, en particulier au bénéfice des femmes.
C’est encore une réforme des retraites qui a dernièrement provoqué l’ébullition politique et sociale au Nicaragua, au point de retourner le gouvernement de Daniel Ortega contre une partie de sa propre base. L’épisode, loin de son dénouement, décrit en sous-main un enjeu posé à l’ensemble du continent. Pas plus que l’Union européenne, les États-Unis ou le Canada, l’Amérique latine n’échappe à la tendance au vieillissement. Ce basculement attendu de la pyramide des âges interroge la capacité d’un continent réputé pour ses inégalités, à assurer à terme des retraites viables et, au-delà, à satisfaire à une demande élargie de protection sociale.
À l’échéance de 2050, le nombre de Latino-Américains de plus de 65 ans aura triplé, réduisant ainsi la proportion globale de population considérée comme en âge de travailler, c’est-à-dire comprise entre 15 et 59 ans, et qui regroupe aujourd’hui 65 % de la population totale. Ce vieillissement s’est accéléré au cours de la seconde moitié du XXe siècle. De moins de 6 % en 1950, les plus de 60 ans ont doublé leurs rangs en 2017. Ils compteront pour 21 % en 2040 et plus de 35...