L’avenir des retraites, principalement fondées sur le principe de la répartition, suscite dans tous les pays européens une légitime inquiétude résultant non seulement du vieillissement démographique prévisible mais aussi de l’évolution du contexte socio-économique. En effet, si nous sommes incapables de prévoir comment celui-ci évoluera au cours des prochaines décennies, certaines tendances n’en demeurent pas moins inquiétantes : la mondialisation de l’économie par exemple, et son corollaire, la concurrence internationale, exigent d’améliorer la compétitivité des entreprises, de mieux maîtriser l’évolution des charges sociales, de juguler le chômage.
Dans un tel contexte, il n’est pas très difficile pour les uns de brandir le spectre de la faillite des régimes par répartition et de la guerre des âges ; pour les autres de faire valoir les mérites de la capitalisation. Opposer ainsi capitalisation et répartition est cependant, selon Giovanni Tamburi, un faux débat : ces deux techniques de financement sont plus complémentaires qu’opposées. Et, de fait, nombre de pays européens ont fort opportunément engagé les réformes nécessaires pour évoluer vers des systèmes mixtes.
L’auteur décrit ces réformes et montre comment introduire des éléments de capitalisation dans les régimes par répartition (constitution d’une épargne de prévoyance) avant d’en venir, pour finir, au montant et aux modalités de financement des retraites. Il souligne à ce propos les inconvénients des prélèvements reposant essentiellement sur le facteur travail, qui pénalisent la création d’emplois.
L'avenir des retraites en Europe
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 244, juil.-août 1999