S’il est un domaine où plus qu’ailleurs s’impose une réflexion prospective, c’est assurément l’éducation, investissement à long terme par excellence façonnant cette richesse primordiale que sont les ressources humaines.
La France, comme beaucoup d’autres pays, a fait d’ailleurs de l’éducation une priorité nationale s’assignant, notamment en 1989, comme objectif « de conduire d’ici à 10 ans l’ensemble d’une classe d’âge au minimum au niveau du certificat d’aptitude professionnelle ou du brevet d’études professionnelles et 80 % au niveau du baccalauréat ».
Un tel objectif est-il réalisable sans que, pour autant, le niveau des études ne baisse et que la valeur des diplômes ne se déprécie ? Quelles sont, en outre, les mesures qu’il convient d’adopter pour parvenir à cet objectif dans les délais impartis ? Voici quelques-unes des questions essentielles auxquelles doit répondre la Direction de l’Évaluation et de la Prospective fort opportunément créée au sein du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, direction qui s’est attachée à élaborer des « scénarios de développement du système éducatif pour la période 1991-2000 ».
L’article d’Alain Michel résume ces scénarios qui, bien que n’abordant guère l’aspect qualitatif, montrent l’ampleur du défi lié à l’accroissement des effectifs de l’enseignement secondaire et supérieur et du recrutement subséquemment nécessaire d’ici à l’an 2000 de 300 000 enseignants devant pourvoir au remplacement de ceux partant à la retraite et aux nouveaux besoins de 45 000 emplois supplémentaires.
L'avenir du système éducatif français. Deux scénarios à l'horizon 2000
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 173, fév. 1993