Le 8 mars dernier, nous avons célébré le centième anniversaire de la Journée internationale de la femme, une journée qui était dédiée à l’égalité d’accès à l’éducation, à la formation, à l’emploi, à la science et à la technologie. Évidemment, suivant le pays dans lequel elles vivent, les femmes de 2011 ne disposent pas toujours des mêmes chances. Mais en général, où qu’elles se trouvent, elles restent nettement moins favorisées que leurs homologues masculins, au plan tant économique, politique que social. Et si la parité hommes / femmes a connu des progrès notables au cours des deux dernières décennies en France (où un nouveau plan d’action interministériel en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes devrait être présenté fin mai 2011), beaucoup reste à faire, ne serait-ce que dans le langage courant, comme le montre ici Annie Batlle.
En effet, la langue française est un reflet fidèle de la société et de la domination qu’y exercent depuis très longtemps les hommes. Le langage, qui joue un rôle clef dans la construction des êtres humains, reflète, par les mots et les codes grammaticaux qu’il utilise, la société qui les a produits et contribue en retour à sa consolidation. Or, le français fait la part belle au genre masculin – reflet selon l’auteur d’une société patriarcale, bâtie sur des inégalités de pouvoir entre hommes et femmes – et il semble bien difficile d’inverser la tendance et de rendre au genre féminin une place équitable, qui n’enferme plus les femmes dans des stéréotypes.