Comment évolue au fil du temps la perception que les Français ont du futur ? En substance, nous répondent les auteurs de cet article, il est saisissant de constater combien les points de vue sur l’avenir varient en fonction de la conjoncture…
Passant en revue les sondages d’opinion publique sur le futur réalisés en France durant la seconde moitié du XXe siècle, Jacques Antoine et Marie-Thérèse Antoine-Paille montrent que :
– pendant les » Trente Glorieuses » (1945-1975), les Français avaient une vision optimiste de l’an 2000, un horizon alors paré des vertus de l’âge d’or ;
– durant les » Vingt Piteuses » (1975-1995), en revanche, leur perception s’est radicalement inversée pour céder à » la grande peur de l’an 2000 « .
Ils s’interrogent ensuite sur les facteurs permettant d’expliquer le regain d’optimisme enregistré depuis 1997. Il résulte, selon eux, de l’amélioration de la conjoncture économique, de l’avènement d’une ère politique favorable et d’événements heureux, en premier lieu, la victoire française à la Coupe du monde de football.
Les Français, soulignent les auteurs, ont repris confiance en eux et ceci résulte aussi du renouvellement des générations, de l’arrivée à l’âge adulte des générations nées avec le premier choc pétrolier.
Ce regain d’optimisme est-il donc durable ? Leur réponse demeure mitigée. » Les images du futur ne pourront plus être ce qu’elles étaient en 1950 ou même en 1980 « , affirment-ils, montrant, en substance, que si la confiance envers le progrès scientifique est désormais sérieusement entamée, l’optimisme des Français dépend pour l’essentiel du contexte économique et écologique.
Finalement donc ils esquissent quatre scénarios sur l’évolution de l’opinion publique qui sera, selon eux, essentiellement déterminée par celle de ces deux facteurs que sont l’économie et l’écologie.
Le futur a-t-il changé ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 258, nov. 2000