Depuis le raidissement des relations entre la Russie et l’Union européenne suite au conflit ukrainien et à l’annexion de la Crimée, la dépendance énergétique de l’Union à l’égard de la Russie est un sujet de préoccupation majeur, ce d’autant qu’elle pourrait s’accroître fortement dans les prochaines décennies, selon la Commission européenne, en lien avec la hausse des besoins. Dans ce contexte, les découvertes récentes de gisements gaziers en Méditerranée orientale constituent, sinon une alternative, du moins une chance de diversifier, à long terme, les approvisionnements. Il faudra néanmoins, pour que ces réserves soient exploitées et potentiellement exportables, comme le montre ici Jean-François Drevet, lever un certain nombre d’obstacles politiques pour faire coopérer les différents pays concernés.
Cette tribune propose un état des lieux du potentiel gazier est-méditerranéen, essentiellement réparti entre Israël, l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Palestine et Chypre, parfois source de différends dans la délimitation des zones économiques exclusives en permettant l’exploitation. Elle montre également les enjeux en termes d’autosuffisance énergétique des pays concernés et d’exportation (compte tenu des coûts liés aux infrastructures nécessaires), ainsi que les difficultés de coopération régionale en la matière.