Il y a un an de cela, le débat battait son plein, en France, quant à la réponse à apporter au projet de Constitution européenne qui serait soumis à référendum le 29 mai 2005. L’on avait souligné, dans ces colonnes, combien le traitement qui en était fait se trouvait parfois très loin des questions soulevées par ledit traité constitutionnel. Fin mai 2005, les Français se sont majoritairement (près de 55 % des suffrages exprimés) prononcés contre ce traité. Ce rejet de la Constitution a-t-il pour origine de véritables griefs à l’égard du texte qui était soumis à référendum ou, plus généralement, à l’égard de l’Union européenne ; ou a-t-il servi à exprimer d’autres récriminations, davantage en rapport avec la situation politique, économique et sociale de la France ?
Eddy Fougier, pour répondre à cette question, a analysé et comparé les divers sondages réalisés après ce référendum en France, mais aussi aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Espagne (trois autres pays européens ayant soumis la Constitution à référendum). Il nous livre ici les résultats de cette » radiographie » des » non » français, qu’il classe en quatre grandes catégories : la sanction du pouvoir politique en place, le refus du chômage et de l’insécurité sociale, le rejet de l’ultralibéralisme économique, et l’opposition aux élargissements réalisés ou programmés de l’Union – ces deux derniers aspects rejoignant une certaine forme d’appréhension d’un grand nombre de Français à l’égard de la mondialisation.
Le " non " français à la Constitution européenne. Référendum du 29 mai 2005 : radiographie d'un rejet
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 318, avr. 2006