Le 11 mars 2011, le Japon était victime d’un séisme de très forte magnitude, suivi d’un tsunami qui fit des milliers de morts dans la région de Sendai, et qui eut surtout pour conséquence une catastrophe nucléaire majeure dans la centrale de Fukushima. Cet accident nucléaire a été classé au plus haut degré de gravité sur l’échelle internationale des événements nucléaires, ce qui en fait le plus important depuis celui de Tchernobyl en 1986. Il est encore impossible de mesurer l’ampleur exacte des conséquences économiques, sanitaires et humaines de cette catastrophe, mais il est clair qu’elle a relancé les débats les plus vifs sur la question nucléaire.
Même si les catastrophes nucléaires de cette gravité sont relativement rares, les conséquences qui s’ensuivent justifient-elles que l’on continue à recourir à cette source d’énergie, certes peu émettrice de gaz à effet de serre, mais productrice de nombreux déchets très dangereux dont la durée de vie dépasse souvent le siècle ? Dans ce numéro estival intégralement consacré aux questions énergétiques, la revue Futuribles pose la question dans sa rubrique « Forum ».
Corinne Lepage, spécialiste des questions environnementales et ex-ministre français de l’Environnement, nous livre ici son point de vue, estimant en substance que les risques à la fois humains, écologiques et financiers sont bien trop grands pour qu’on les coure, en particulier dans un monde où les sources d’énergie renouvelables peuvent désormais répondre, pour une large part, aux défis énergétiques et climatiques auxquels il nous faut faire face.