Outre les scientifiques, les philosophes et les sociologues, la question du clonage intéresse au plus haut point les psychanalystes. En effet, l’idée d’une reproduction à l’identique d’un être humain touche aux fondements de la psychanalyse : sexualité, identification, narcissisme…
Michel Neyraut, psychiatre et psychanalyste, nous livre ici une réflexion présentant les enjeux, pour cette discipline et, surtout, pour les individus, d’une reproduction de l’homme par clonage. Il évoque ainsi trois aspects différents concernés par la perspective du clonage humain : la participation éventuelle d’une » pensée opératoire » (au sens psychosomatique), l’organisation d’un » roman familial » fondé sur l’illusion d’un » fac-similé « , et l’ouverture d’un champ sans limites à l’expansion narcissique d’un individu ou d’un groupe.
Cet article montre combien il est indispensable, s’agissant du débat sur le clonage, de prendre en compte tous les aspects de la question et, en premier lieu, l’impact psychologique possible sur les sujets vivants qui seraient concernés par cette technique. D’où l’importance de croiser les disciplines -dans ce débat comme en tout ce qui concerne les relations science / société.
Le singe, le clone et le perroquet
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 293, jan. 2004