En 2010 est sorti, aux États-Unis, un livre de l’historien américain Sean McMeekin* relatant l’histoire de la construction de la ligne ferroviaire Berlin-Bagdad, au début du XXe siècle, et son rôle dans la stratégie politique, économique et militaire des grandes puissances de l’époque. Par le sujet qu’il traite, cet ouvrage fait figure, d’une certaine manière, selon Bernard Cazes, de « corrigé factuel » d’une uchronie développée par l’écrivain John Buchan dans son livre Greenmantle paru en 1916**. Il en présente ici quelques points saillants qui interpelleront sans aucun doute les lecteurs férus de géopolitique, montrant en substance comment l’Allemagne, s’appuyant sur l’Empire ottoman, a tenté de déstabiliser ses ennemis de l’époque en encourageant le djihad dans les colonies françaises et britanniques, et le sionisme en Russie. Une stratégie qui eût été payante si les travaux de la ligne ferroviaire Berlin-Bagdad n’avaient pas pris tant de retard.
Le train Berlin-Bagdad…au cœur de la stratégie allemande en 1914-1918
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 378, oct. 2011