En dépit des cris d’alarme lancés depuis 1992 au fil de conférences internationales visant à enrayer le réchauffement climatique et malgré les perspectives d’amenuisement des ressources énergétiques fossiles qui incitent à la modération des consommations énergétiques, peu d’actions ou de mesures incitatives (et encore moins contraignantes) ont été véritablement développées pour agir sur la demande d’énergie. Pourtant, comme le montrent ici Henri-Luc Thibault et El Habib El Andaloussi, certaines mesures très concrètes peuvent avoir des effets majeurs en ce domaine. C’est le cas de tout ce qui touche à l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le bâtiment – au sens du logement, de l’habitat et des consommations énergétiques qui y sont liées (chauffage, climatisation, etc.) -, dont les auteurs nous présentent l’impact potentiel dans la région méditerranéenne.
S’appuyant sur les travaux du Plan bleu, qui a élaboré un scénario de rupture dans le domaine de l’énergie pour les pays du Sud et de l’Est méditerranéen (à l’horizon 2030), ceux-ci commencent par rappeler l’importance du bâtiment dans la consommation énergétique régionale et les différents leviers qui pourraient être utilisés pour réduire cette dernière (réglementation, matériaux, efficacité des appareils, etc.). Dans un tel scénario, le potentiel d’économie d’énergie de ce secteur serait considérable ; cela permettrait, en outre, une baisse substantielle des émissions de gaz à effet de serre et aurait aussi des conséquences très positives en termes de créations d’emplois. Les auteurs indiquent enfin les besoins d’investissements, selon les pays, sur 20 ans, pour mettre en place les cinq grandes mesures phares d’économie d’énergie, qui pour le coup, seraient de réels investissements d’avenir…