Géry Coomans analyse ici l’incidence de l’évolution de la population active – et plus spécifiquement de la population d’âge actif (15-64 ans) – sur l’évolution de l’emploi et du chômage dans l’Union européenne.
Il montre que l’augmentation des effectifs des 15-64 ans – dont l’ampleur et le calendrier furent variables selon les pays – explique en partie l’évolution du chômage et du sous-emploi au cours des vingt dernières années. Comme cette catégorie de population ira se réduisant à l’horizon 2015 (sortie des baby boomers et arrivée à l’âge d’activité professionnelle des générations creuses du baby krach), Géry Coomans affirme que le chômage devrait se réduire et des pénuries de main-d’oeuvre apparaître.
Il souligne toutefois que les perspectives diffèrent suivant les pays et les régions en raison des niveaux très différents de taux d’occupation (taux d’emploi), que – en d’autres termes – des gisements de main-d’oeuvre demeurent activables là où ces taux sont les plus bas. Il esquisse ainsi deux scénarios : l’un basé sur la mobilité géographique de la main-d’oeuvre, l’autre sur celle des investissements pour finalement mettre en évidence les perspectives de développement comparées des régions.
Une chose en tout cas paraît évidente à l’auteur : la raréfaction des effectifs de 20-29 ans entraînera – outre une pénurie de main-d’oeuvre – une revalorisation de leur rémunération, bénéfique à tous les niveaux de qualification.
H.J.
L'emploi en Europe à l'horizon 2015. Évolution démographique et reflux du chômage
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 234, sept. 1998