La Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère français de l’Éducation nationale qui, en 2001, alertait l’opinion sur le risque d’une pénurie de diplômés de l’enseignement supérieur, vient, avec l’aide du Bureau d’informations et de prévisions économiques (BIPE), de rectifier son analyse.
En effet, dans le précédent exercice, la croissance économique devait augmenter en moyenne de 3 % par an d’ici 2015. Avec une hypothèse de croissance à présent plus faible, la DEP a révisé ses calculs et propose ici, selon différents scénarios macroéconomiques, ses prévisions de besoins en recrutements de jeunes à l’horizon 2015, besoins ensuite déclinés par catégories professionnelles et par niveaux de diplôme.
Les hypothèses retenues portent sur le rythme de croissance économique (1,5 % ou 2 % par an), sur l’importance de la mobilité promotionnelle des individus en emploi, sur l’arbitrage des entreprises entre les recrutements de jeunes sortant du système éducatif et ceux de chômeurs, et enfin sur le niveau de diplôme exigé chez les jeunes sortants pour tel ou tel type de poste.
Les résultats montrent un volume de recrutements de jeunes sur la période 2002-2015 (en moyenne annuelle) sensiblement inférieur au nombre prévu de sorties du système éducatif, et ce, quelle que soit la combinaison d’hypothèses.
L’essentiel du déséquilibre offre-demande portera particulièrement sur les moins diplômés, qui connaîtront vraisemblablement des conditions d’insertion difficiles. Cet exercice aboutit donc à une conclusion radicalement différente du précédent (réalisé en 2001), qui annonçait des pénuries de diplômés à l’horizon 2010.
L'emploi en France à l'horizon 2015. Un exercice de prospective sur l'emploi et les qualifications
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 302, nov. 2004