Forte d’un taux de croissance économique considérable depuis plusieurs années et attirant nombre d’entreprises occidentales, la Chine est désormais un acteur économique majeur. Connaissant un développement spectaculaire, elle a amorcé sa transition du stade de pays en développement à celui de pays industrialisé. Cette transition prendra sans doute encore un certain temps ; néanmoins, elle risque de s’accompagner d’un certain nombre de problèmes, au premier rang desquels figurent les questions énergétiques.
Difficile, en effet, pour ce pays de produire la quantité d’énergie nécessaire pour suivre le rythme actuel de son développement et répondre aux besoins d’habitants qui adoptent peu à peu les modes de vie occidentaux (automobile, notamment). D’autant plus difficile si l’on souhaite que ce développement soit » durable « .
Rémi Perelman décrypte ici la donne énergétique chinoise, montrant l’explosion de la demande d’énergie, l’insuffisance des ressources nationales malgré d’ambitieux programmes d’aménagement d’infrastructures et, donc, le risque de dépendance croissante envers l’extérieur qui plane au-dessus de ce pays. La question est essentielle, selon lui : à moyen-long terme, la situation énergétique de la Chine pourrait avoir pour conséquences une ouverture plus grande du régime sur l’extérieur et, par suite, de substantiels changements au sein du régime politique national.
L'énergie, talon d'Achille de la croissance chinoise
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 296, avr. 2004