Les débats sur l’avenir de l’industrie reviennent à intervalles réguliers en France : faut-il « désindustrialiser » ? Existe-t-il encore de la place pour le secteur secondaire dans l’économie française ? L’expérience que nous relate ici Marthe de La Taille-Rivero vient, dans ces débats, ajouter un peu d’eau au moulin des défenseurs de l’appareil industriel français.
Elle montre en effet comment des entreprises du secteur textile du Nord de la France – secteur largement sinistré depuis plusieurs années, dans un contexte de concurrence redoutable de la part de pays à bas coûts salariaux – sont parvenues à relancer leur activité en misant sur l’innovation et la mutualisation des compétences locales. Au travers d’une initiative locale (Clubtex), elles ont pu mettre en relation les acteurs du textile, entre eux et avec leurs principaux clients, puis se sont insérées dans un pôle de compétitivité (UP-tex) et un centre européen de recherche sur les textiles innovants (le CETI). Ce faisceau d’initiatives a permis d’enrayer le déclin de l’industrie textile régionale et de repositionner les entreprises du secteur sur un créneau innovant, avec en prime l’intégration d’une dimension culturelle via la mise en place d’un événement qui a essaimé dans le monde entier : Futurotextiles. Une note d’optimisme que l’on ne refusera pas dans le contexte économique morose qui frappe actuellement la France…
