Parmi les domaines menacés de désintermédiation à court ou moyen terme, les banques et les assurances sont souvent évoquées. Économiquement puissantes et protégées par des barrières réglementaires solides, elles pourraient cependant, selon Philippe Herlin [1], connaître au cours des 20 prochaines années, en France, le même sort que la sidérurgie par le passé [2]. Avec la baisse des taux d’intérêt qui limite les marges, la refonte des activités de banque d’investissement et le développement de nouvelles technologies mobiles, leur position paraît d’autant plus menacée que leur modèle implique des frais importants (agences, distributeurs automatiques) qu’elles compensent par des commissions tout aussi élevées [3]. Les comparateurs rendent par ailleurs ce système plus concurrentiel, tandis que la migration vers la banque en ligne [4] facilite l’apparition de nouveaux acteurs autant que la transformation des acteurs traditionnels [5].
Les banques sont attaquées sur plusieurs fronts. Elles sont d’une part confrontées à la concurrence immédiate des fintechs, en particulier dans un domaine qui constitue leur cœur de métier : le conseil [6]. Le concept de fintechs [7] désigne des entreprises de toute taille, souvent des start-ups, et des projets eux-mêmes très diversifiés. Celles-ci proposent des services de banque en ligne assez classiques, qui relèvent pour certains d’une dématérialisation des services proposés en agence, ainsi que des services personnalisés à partir des données collectées sur l’utilisateur. Ainsi, les offres proposées par ces pure players consistent en solutions autant de paiement (Square), d’épargne (Betterment) que de crédit à la consommation (Wonga). De façon plus innovante, des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont dévelop...