L’industrie européenne d’électronique grand public est à un carrefour : la voie est étroite pour les deux seuls grands groupes européens, Philips et Thomson, s’ils veulent maintenir leur rang sur la scène mondiale. Les groupes japonais ne cessent en effet d’y renforcer leur emprise, bénéficiant de coûts de production encore très bas et des retombées commerciales d’une politique d’innovation technique de longue haleine.
Jean Mizrahi définit trois voies possibles pour l’industrie européenne qui devra se mouvoir dans un environnement concurrentiel toujours difficile. La numérisation de l’information favorisera à long terme l’intégration des produits et des services, entraînant ainsi une concentration accrue de l’industrie. Seule une » politique volontariste « , combinant une rationalisation de la production et une collaboration technologique tournée vers les produits moyen et haut de gamme, assurera la survie de l’industrie européenne.
L’expérience japonaise suggère de ne pas hésiter à combiner cette approche volontariste avec une » politique efficace de tarifications douanières « . Mais les formules protectionnistes ont montré leurs limites encore récemment avec les magnétoscopes. Reste à savoir si l’Europe peut combiner efficacement protection avec rationalisation et innovation.
Les enjeux européens de l'électronique grand public
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 94, déc. 1985