Après les attentats perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001, Pierre Bonnaure s’interroge ici sur » la carence surprenante des services secrets américains qui, dit-on, n’auraient rien vu venir « .
Il fait d’abord observer que les choses ne sont peut-être pas aussi simples et que, entre l’anticipation et l’action, se posent bien des problèmes, notamment :
– celui de savoir si l’avertissement est pris au sérieux ;
– celui de savoir quelle décision prendre, en temps voulu, dans un contexte de grande incertitude et à hauts risques.
Il souligne toutefois qu’en effet, les services secrets semblent avoir été pris au dépourvu par une attaque non conforme aux schémas en vigueur, celui d’un terrorisme diffus par opposition à l’agression d’un » État voyou « . Il dénonce ainsi la myopie des responsables, soulignant qu’elle n’est pas nouvelle, et cherche donc à comprendre les causes de cette bévue.
En quelques lignes, il nous rappelle une série de difficultés de ce que l’on appelle aujourd’hui l’intelligence stratégique, ainsi que celles inhérentes au dialogue entre la réflexion et l’action.
Les faiblesses du renseignement américain
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 269, nov. 2001