Michel Godet commente ici deux rapports récents du Conseil d’analyse économique relatifs à la productivité et à l’emploi, au différentiel qui existe en ces domaines entre la France, les autres pays européens et les États-Unis. Ceci l’amène à formuler un diagnostic différent sur les médiocres performances françaises, essentiellement imputables, à ses yeux, au faible nombre de personnes en emploi, au déclin démographique et à la priorité excessive accordée aux seuls emplois jugés, à tort ou à raison, hautement productifs.
Il souligne d’abord l’importance des besoins en matière de services aux particuliers, le gisement d’emplois potentiels dans ce domaine et la nécessité en conséquence de revaloriser les métiers correspondants. Il nous livre ensuite un point de vue critique sur les analyses afférentes à la productivité, soulignant en substance que, si la productivité horaire en France est élevée mais que les performances économiques d’ensemble sont médiocres, c’est parce que les Français ne sont pas suffisamment nombreux à travailler.
Enfin, il énonce un certain nombre de propositions afin de redynamiser la croissance et l’emploi, par exemple en développant le travail à temps partiel et en substituant au revenu distribué sans contrepartie de travail, des dispositions qui incitent à permettre à un nombre plus important de Français de se maintenir ou de retourner en activité professionnelle.
Les illusions sur la productivité et l'emploi
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 299, juil.-août 2004