Le sentiment d’insécurité des Français augmente régulièrement. Aussi le problème de la délinquance, et notamment celui de la délinquance des jeunes, fait-il régulièrement la une des journaux et occupe-t-il une place particulièrement importante dans les débats politiques, singulièrement à l’aube d’échéances électorales importantes.
Qu’en est-il pour autant de l’évolution » réelle » du nombre de délinquants et des actes de délinquance enregistrés ? Lorraine Tournyol du Clos s’attache ici à nous expliquer quelles sont les sources d’information disponibles, leurs vertus et leurs limites et, finalement, l’extrême difficulté à laquelle nous sommes confrontés pour pouvoir clairement répondre à ces questions.
Suivant que l’on se réfère, en effet, à la délinquance autodéclarée, aux enquêtes de victimation, aux statistiques de la police et de la gendarmerie ou à celles des condamnations, on observe des écarts considérables, chacun mesurant quelque chose de différent. Finalement, souligne l’auteur, nous ne savons pas très bien combien il y a de délinquants, quels sont le nombre et la nature des infractions commises et, a fortiori, quelles sont leurs évolutions sur longue durée.
Il est vraisemblable que la délinquance augmente. Mais méfions-nous des chiffres brandis par les uns et par les autres, de leur médiatisation et de leur exploitation à des fins politiques.
Les statistiques incertaines de la délinquance
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 274, avril 2002