« Pression salutaire » pour l’Allemagne notamment, mais aussi l’Autriche ou la Finlande, l’euro fort est cependant vécu comme un réel handicap par d’autres États membres de l’Euroland (Grèce, Espagne, Irlande, Portugal…), affaiblis par la crise économique et financière, et bien incapables de respecter le Pacte de stabilité et de croissance, adopté en 1997 afin d’éviter l’apparition de déficits publics excessifs. « L’Union a fait litière des traités », note ici Pierre Bonnaure, et « cette indiscipline généralisée » ne peut pas durer.
Selon l’auteur, « les pays vertueux n’accepteront pas longtemps de payer pour le laxisme des autres », et les risques de voir la zone euro rejeter les membres défaillants ou même se dissoudre ne doivent pas être sous-estimés. Ce contexte de crise peut aussi être l’occasion pour l’Union – comme ce fut le cas par le passé – de se relancer, ajoute toutefois l’auteur, mais cette « avancée remarquable » exigerait, de la part des États membres et de leur population, d’importants sacrifices.
L’euro et l’Union à la croisée des chemins
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 368, nov. 2010