Les tragiques combats qui frappent la Syrie depuis plus de deux ans et les attaques d’août dernier à l’arme chimique, mobilisent les diplomaties, notamment occidentales, depuis des mois. En Europe, comme souvent, la question se pose des limites, notamment en termes d’éthique et de morale, au-delà desquelles il devient nécessaire d’agir, ainsi que des modalités de l’action. Pour y répondre, concernant en particulier le Moyen-Orient, Jean-François Drevet rappelle tout d’abord les trois grands types d’action adoptés par les États-Unis ces 50 dernières années dans des contextes comparables (diriger en arrière-plan, menacer du Big Stick, appuyer des régimes islamistes « modérés ») et leurs limites. Il souligne la situation particulièrement chaotique qui prévaut au Moyen-Orient depuis les printemps arabes et l’échec des gouvernements islamistes élus dans la foulée. Il insiste enfin sur la nécessité, pour l’Union européenne, de faire preuve de cohérence diplomatique (oui à l’argument humanitaire, mais sans exceptions), mais aussi de s’appuyer sur sa propre expérience pour susciter une intégration régionale permettant a minima de favoriser le règlement pacifique des conflits.
L’Europe au Moyen-Orient. La morale peut-elle tenir lieu de politique ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 397, nov.-déc. 2013