La polémique ouverte par le durcissement de la politique intérieure française à l’égard des Roms, dans le contexte, parfois, de rejet des étrangers par certains nationaux des États membres de l’Union européenne, mais aussi de l’ouverture prochaine (quoique encore non datée) de l’espace Schengen à la Roumanie et la Bulgarie, qui pourrait accélérer les flux migratoires des Roms vers l’ouest de l’Europe, méritait que l’on se penche sur la question.
Jean-François Drevet s’y attelle dans cette tribune, rappelant dans un premier temps combien les Roms restent victimes de discriminations malgré un ancrage séculaire sur le continent européen. Il montre ensuite comment les gouvernements des États membres tentent de contourner la législation communautaire pour éloigner les Roms de leur territoire ; il insiste en particulier sur l’attitude de la France qui s’est ouvertement affranchie des règles communautaires, ajoutant l’arrogance au non-respect des traités. Et de conclure sur l’utilité d’organisations internationales telles que l’Union européenne, disposant d’institutions à même d’imposer aux États les règles (notamment en matière de respect des droits de l’homme) que ceux-ci ont acceptées mais font mine d’oublier – et ce, même si les procédures peuvent être longues.