Dans l’agenda européen pour les migrations du 13 mai 2015, la Commission européenne revient sur les perspectives démographiques de l’Union européenne (UE) et sur les pénuries de main-d’œuvre qui sont déjà visibles dans nombre de pays européens, Allemagne en tête où la fécondité est inférieure à 1,5 enfant par femme depuis 1983 et même depuis 1975 pour sa partie ouest. Sans migrations, l’Allemagne perdrait entre deux et quatre millions de personnes d’âge actif tous les cinq ans d’ici 2080, d’après les projections d’Eurostat. Les divergences démographiques entre la Scandinavie, la France, l’Irlande et le Royaume-Uni, où la fécondité est encore supérieure à 1,8 enfant par femme, et les pays d’Europe centrale et du Sud, où elle s’est effondrée, vont compliquer la tâche de l’UE qui cherche à établir une politique commune d’immigration. Les règles de répartition des migrants qui se pressent aux portes de l’Europe, fondées sur la taille de la population et du produit intérieur brut, ne prennent pas en considération les perspectives démographiques de chacun des pays, ni même la densité.
La crise actuelle de l’asile change la donne et périme les velléités de l’UE d’établir une politique de l’immigration légale contrôlée, exprimée dans l’agenda du mois de mai : « l’objectif principal est de faire en sorte qu’une Europe en déclin démographique demeure une destination attrayant...