Tout exercice de prospective sur l’emploi et le chômage dans les pays industrialisés se doit de tenir compte de l’évolution contrastée qui est intervenue depuis 1974, qui témoigne de l’existence de modèles différents de fonctionnement du marché du travail.
En procédant ici à une rétrospective comparée de l’évolution de l’emploi dans les six principaux pays industrialisés, Olivier Marchand montre que – en comparaison des États-Unis et du Japon -, la France, l’Italie, la RFA et le Royaume-Uni ont subi plus durement la crise et enregistré une progression importante du chômage.
L’auteur examine quels sont les facteurs, tant du côté de l’offre que de la demande de travail, qui ont entraîné de telles évolutions, montrant au passage que les relations entre la croissance économique, la productivité, le volume de la population active… ne sont pas aussi simples que l’on est enclin habituellement à le considérer et que, fondamentalement, la régulation (ou dérégulation ?) du marché du travail obéit, dans chaque pays, à une logique différente.
Décrivant en définitive quelle est la dynamique actuellement à l’oeuvre, Olivier Marchand tend à montrer que, les États-Unis et le Japon mis à part, le recul du chômage n’est vraiment net qu’au Royaume-Uni et que les perspectives pour l’Europe ne sont pas aussi heureuses que ne le laisseraient croire les statistiques récentes.
L'évolution de l'emploi dans les pays industrialisés
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 146, sept. 1990