Les crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie ont fortement progressé en France entre les années 1960 et le début des années 1980, puis ont suivi des mouvements d’oscillation avant de diminuer depuis le début des années 2000. Au cours des 30 dernières années, le taux de crimes et délits a varié autour de 60 pour 1 000 habitants. Ce chiffre global, longtemps utilisé dans le débat public, pose un problème car il rassemble des faits très différents : des homicides à la falsification de documents d’identité en passant par des cambriolages. Sur longue période, aucun élément ne fait apparaître une montée de l’insécurité. La progression des années 1960 et 1970 est essentiellement due aux vols : on entre alors dans la société de consommation. Les données plus récentes font apparaître une diminution des atteintes aux biens, mais une progression récente des coups et blessures.
Taux de crimes et délits pour 10 000 habitants en France
Source : ministère français de l’Intérieur. © Centre d’observation de la société.
Pour comprendre l’évolution de l’insécurité, il faut en étudier chaque domaine séparément. Depuis le milieu des années 1980, les violences les plus graves diminuent : on s’entretue de moins en moins [1]. Si l’on se place sur longue période, l’élévation des niveaux de vie et de diplôme d’un côté, et la meilleure protection des personnes par les forces de sécurité de l’autre, jouent. Plus récemment, le nombre annuel d’homicides a nettement baissé, de 1 400 à 800 entre 2002 et 2009, et il est à peu près stable depuis 10 ans.
De son côté, le nombre de coups et blessures a stagné de 2008 à 2016, autour de 200 000 par an, puis il a assez sensiblement progressé pour attein...